À l’image d’une industrie de la mode optimiste sur une sortie de pandémie, la Fashion Week de Londres consacrée aux collections automne/hiver 2022-2023 qui s’est achevée mardi a été marquée par des défilés empreints de couleur et de sensualité. Voici cinq choses qui se sont démarquées lors des cinq jours de défilés, en personne ou virtuels.
Jeunes créateurs
Dans une ville réputée pour ses écoles de mode, la London Fashion Week constitue une importante vitrine pour de jeunes créateurs, qui ont occupé le devant de la scène cette année en l’absence de noms bien établis comme Victoria Beckham et Burberry, tandis que l’icône de mode punk Vivienne Westwood a opté pour une courte présentation vidéo.
Victoria Beckham, qui s’est plainte dans une interview du coût de l’organisation des défilés, a fait une apparition surprise au premier rang du défilé Supriya Lele, connue pour ses créations sensuelles tout en transparence.
Sex appeal
Les collections présentées n’ont pas manqué de sex appeal, les créateurs adoptant la tendance actuelle pour la mini-jupe, du tartan punk de Westwood aux fausses fourrures pastel du très prometteur designer américain d’origine asiatique, Chet Lo.
La marque britannique Poster Girl, connue pour ses robes ultra-révélatrices portées par des célébrités comme Kylie Jenner et Dua Lipa, a fait son premier défilé sur le thème de l’après-ski, avec des pièces couleur néon, comme des manteaux bouffants ornés de fausse fourrure. Encore plus minimaliste, la jeune créatrice albanaise Nensi Dojaka s’est fait remarquer pour ses robes à ficelles évoquant des pièces de lingerie.
Ornements
D’autres créateurs ont fait eux le choix d’ornements élaborés – franges, appliques fleurs, cristaux Swarovski et sequins.
Chez Yuhan Wang, styliste d’origine chinoise, les mannequins portaient de faux cils éthérés accordés à leurs tenues. L’une d’elles, couverte d’un manteau en fausse fourrure, câlinait dans ses bras un vrai chat aux longs poils, parce que “les femmes sont comme des chats”, a expliqué Yuhan Wang: “Nous pouvons parfois être très mignonnes, mais parfois on mord”.
Certains se sont inspirés de l’histoire, comme l’Irlandaise Simone Rocha pour ses robes volumineuses évoquant l’époque victorienne.
L’étoile montante S.S. Daley, diminutif de Steven Stokey-Daley, qualifié par le magazine GQ comme « l’une des voix les plus excitantes de la mode britannique masculine », a mis en scène un show évoquant le début du 20e siècle, avec pantalons aux jambes amples et débardeurs en tricot, reflet de ses préoccupations sur la société de classe britannique.
Diversité
La diversité s’est davantage affichée, avec des mannequins blancs, noirs ou asiatiques participant aux défilés. Ozwald Boateng, ancien directeur de la création de Givenchy homme, premier designer noir à ce poste dans une maison de luxe, a célébré dans un défilé à l’hôtel Savoy « l’influence de la culture noire au Royaume-Uni au cours des 40 dernières années ».
Nés de parents ghanéens, Boateng a reconnu qu’il avait eu, dans le passé, l’habitude de nier être confronté au racisme lors d’interviews. Mais le meurtre de “George Floyd a un eu un impact sur moi et je pense que nous sommes maintenant à un moment où on peut finalement vraiment dire ce qui compte”, a souligné ce grand nom de la mode britannique, connu pour ses créations vives.
Le jeune créateur britannique Saul Nash a lui exploré la culture afro-caribéenne de son pays, réflexion sur son héritage guyanien. D’autres, comme Poster Girl, Nensi Dojaka, Supriya Lele et Yuhan Wang, ont tenté de démonter les tabous autour du poids en recourant à des mannequins plus enrobés. « À chaque saison, j’en apprends davantage, et comment habiller toutes les formes », a confié Dojaka au Times. « Pour moi, le pouvoir vient de la diversité », estime Wang.
Durable
La mode durable a également été à l’honneur de cette Fashion Week. La styliste irlandaise Robyn Lynch s’est réapproprié des invendus de la marque américaine de vêtements de sports et de loisirs Columbia. Le jeune designer Matty Bovan a retravaillé des vêtements existants d’autres stylistes.