Fondatrice et gérante de la société Édition 9, Alexandra Kerchkhof a remporté, en 2015, le concours CYEL (Creative Young Entrepreneur Luxembourg) organisé par la Jeune Chambre économique du Grand-Duché de Luxembourg.

C’est en s’inspirant de ses propres expériences que la jeune femme a monté ses projets (Quoi de 9, un guide destiné aux femmes enceintes et une marque de puériculture Cupcakes Babies, ndlr.) qui connaissent aujourd’hui un beau succès. Elle a évoqué pour nous son quotidien de cheffe d’entreprise.

S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre parcours, ce serait…

Que rien n’est impossible !

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer votre propre société ?

Mes parents sont indépendants, donc je pense que cela était déjà inscrit dans mes gènes. J’ai très vite ressenti également cette envie d’entreprendre de créer quelque chose que je pourrai ensuite laisser à mes enfants. Même si, dans le fond, rien n’était prédestiné. C’est arrivé à un moment où cela est devenu une évidence.

Avez-vous fait des choix de carrière que vous avez regrettés ?

Je n’aime pas le mot regret. Mais je reconnais qu’il y a certains choix que je ne referai pas. Je préfère me dire qu’ils ont donné lieu à des apprentissages. C’est également grâce à mes mauvais choix que j’en suis là aujourd’hui (rires) !

Travailler dans un secteur éminemment féminin tel que la puériculture était-il fondamental pour vous ?

Si vous m’aviez dit il y a 20 ans que je travaillerais dans ces secteurs, je ne vous aurais pas crue ! C’est un heureux concours de circonstances. J’ai eu des enfants et , comme toutes les mamans, j’ai été confronté à des problèmes. Certaines de mes questions sont alors restées sans réponses. C’est pourquoi j’ai eu envie d’apporter ma pierre à l’édifice. D’aider les femmes dans leur quotidien. De mieux les informer. C’est cela qui m’a inspiré le guide Quoi de 9. Ma marque Cupcakes Babies aussi a été pensée en réponse à une expérience : le premier bain que j’ai donné à ma fille a tout simplement été une catastrophe (rires). J’ai voulu apporter des solutions, et en faire profiter les autres mères.

Être une femme est-il un frein ou une force ?

Cela dépend des cas de figure. Il peut être tour à tour l’un ou l’autre. C’est vrai que quand on débute, a fortiori dans un secteur comme celui de la puériculture, être en plus une femme conduit à ce que certains hommes ne vous prennent pas au sérieux. Malgré tout, je suis convaincue que les femmes ont bien des atouts sérieux pour l’entrepreneuriat : la sensibilité, la réactivité et une meilleure compréhension.

Vous avez fait le choix d’adhérer à la FFCEL. Qu’est-ce cela vous a apporté ?

Fréquenter des femmes qui sont dans le même mood, qui sont confrontées aux mêmes problématiques est très important quand on est cheffe d’entreprise. Nous échangeons des conseils, nos vécus. Des bonnes pratiques, aussi. Les expériences de certains peuvent être très inspirantes, également. En outre, cela permet de se tisser un bon réseau, c’est fondamental, surtout les premiers temps.

De quelles compétences un bon manager doit-il faire preuve ?

Tout dépend des personnes que l’on a en face de soi. On ne manage pas de la même façon des personnes qui travaillent dans l’IT que des commerciaux, par exemple. Mais, par expérience, je dirais que la communication est au centre de bonnes pratiques managériales. Il est indispensable d’être à ‘l’écoute et de dire les choses. Cerner les caractères de nos collaborateurs et essayer de les comprendre est également un atout. En cela, les femmes sont plus fortes (sourire) !

Quelles sont vos forces ?

La communication ainsi que ma capacité à m’adapter facilement aux différentes situations. Surtout à une époque comme la nôtre, où tout change tout le temps et à une vitesse affolante !

Comment parvenez-vous à jongler entre vie personnelle et vie professionnelle ?

Il faut reconnaître que c’est beaucoup plus facile de nos jours qu’il y a 10 ans. Tous les outils qui ont été développés, toutes les aides, les services aident vraiment les femmes au quotidien. Mais le maître mot reste l’organisation. Je reconnais qu’être indépendante est un bel avantage, car cela me permet également d’être plus flexible et d’adapter mon emploi du temps à ma vie de famille.

Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Se lancer, tout simplement. Et y croire ensuite ! J’ai horreur des regrets, c’est pour cela que je me suis lancée il y a dix ans : pour ne pas en avoir aujourd’hui. Cela a fonctionné pour moi, alors pourquoi ce ne serait pas le cas pour d’autres ?