Six ans après avoir fondé Honey/Mustard, Carolyn Groban s’est lancé deux nouveaux défis. Partir à l’assaut du digital, et, surtout, développer un nouveau concept, qui a ouvert ses portes dans la nouvelle aile du centre commercial City Concorde, à Bertrange.

Nous l’avons rencontrée le premier jour d’ouverture de VITRIN.

Pourquoi avoir fait le choix de vous éloigner du centre-ville ?

Max Koster, le patron du City Concorde nous avait approchés il y a trois ans, déjà. À l’époque, quitter la rue du Marché-aux-Herbes n’était pas dans nos projets. Depuis, nous avons fait un gros travail de réflexion, et ce en raison de tous les travaux qui ont éventré le centre-ville et ont fait fuir les clients. C’est aussi une question de « survie ». Nous avons perdu 30% de chiffre d’affaires. Le commerce de détail est déjà un secteur difficile, mais là, ça n’était pas possible de continuer ainsi. Malgré tout, nous ne voulions ni nous séparer de notre première boutique ni en faire un copy/paste.

Expliquez-nous votre concept ?

Vitrin est plus qu’un simple concept store, notre ambition était de créer un véritable espace dédié à l’esprit scandinave. Notre cellule fait environ 410 m2. Au centre, vous retrouverez une boutique Honey/Mustard. Autour se situent plusieurs corners. Nous sommes très fiers que plusieurs maisons, avec lesquelles nous travaillions déjà au centre-ville aient accepté de nous suivre dans l’aventure : Vagabond, N/N07, Tiger’s Sweden, Filippa K, Maria Black et L.A. Brucket. Voilà pour le prêt-à-porter. Nous proposerons également une boutique pour enfant, avec également des marques scandinaves. Enfin, Red & Simon Home, une marque de design et de meubles haut de gamme, aura également son showroom au cœur de Vitrin.

Le dernier espace de votre concept store s’appelle Fika. Pouvez-vous nous le présenter ?

Dans les pays scandinaves, on retrouve une tradition que j’aime beaucoup : celle du Fika. Cela consiste à se retrouver, avec ses amis ou même ses collègues, au bureau autour d’une bonne boisson chaude et des pâtisseries. J’ai voulu reproduire ce concept, que j’apprécie beaucoup (Carolyn a longtemps vécu en Suède, ndlr.) au sein de Vitrin. Avec cet espace, Vitrin n’est plus une simple boutique où l’on vient faire son shopping, mais devient un endroit où l’on passe vraiment du temps. Je ne veux pas que Vitrin soit un lieu de passage, mais qu’il devienne un véritable endroit de vie. On pourra même y siroter une coupe de crémant avec quelques antipasti à l’heure de l’apéritif !

Les centres commerciaux ont une réputation un peu « vieillotte » : ne craignez-vous pas de ne pas y retrouver votre clientèle ?

C’est vrai que les centres commerciaux n’ont pas forcément bonne réputation. Mais, tel qu’il a été pensé, ce nouveau City Concorde cumule les atouts. Nous avons de belles enseignes autour de nous, comme les Cocottes ou Urban Spa Retreat, le nouvel institut de madame Clément. Il y a également le Sky bar, créé par Christopher Rahme (également fondateur du Café des Capucins et de l’Avenue, ndlr), qui révolutionne l’idée de restaurant au sein d’un centre commercial : il se métamorphosera en bar ouvert jusque 3h sitôt la nuit tombée. Enfin, soyons lucides : nous sommes au Luxembourg où le temps est mauvais 70% de l’année (rires). C’est tout de même plus confortable pour y faire son shopping. D’autant qu’il bénéficie d’horaires d’ouverture plus larges que les boutiques du centre. À terme, Vitrin attirera une autre clientèle, en plus de nos habituées qui seront ravies de pouvoir venir faire leurs emplettes après 18h (sourire) !

Vous venez également de lancer votre e-shop ?

Tout à fait, cela faisait longtemps que nous y songions. Et que notre clientèle nous le demandait (sourire) ! Mais pour ce faire, il fallait renforcer notre équipe. C’est ce que nous avons fait, avec l’arrivée de Fanny, au poste de responsable des achats, des réseaux sociaux et de la boutique en ligne. Trouver du bon personnel, avec qui on peut établir une relation de confiance et regarder vers l’avenir n’est pas évident. C’est important d’y aller étape après étape.

Quelle clientèle souhaitez-vous attirer ?

Grâce au référencement, nous voulons attirer autant une clientèle internationale, qui ne trouverait pas une pièce en particulier sur le site de la marque, par exemple, que des Luxembourgeois, qui ne pourraient pas venir en boutique pour des raisons d’horaires. L’online store, enfin, est aussi un outil marketing, qui contribue à diffuser notre image de marque, ce qui est très important de nos jours.

À terme, envisagez-vous de vous séparer de votre boutique au centre-ville ?

Nous ne le souhaitons pas. Déjà, car c’est notre toute première boutique, et nous y sommes attachés. Ensuite, une boutique comme Honey/Mustard a davantage de charme qu’une cellule de centre commercial. Je pense que les deux se complètent. Mais notre but est de continuer à gagner notre vie. Nous attendons de voir ce que les travaux du tramway donneront…