Alors qu’elle ne connaissait rien au monde de la joaillerie, Caroline Gaspard s’est réveillée un matin avec la folle envie de lancer sa propre marque de bijoux : Akillis. Et puisqu’elle est partie de zéro, mais surtout parce qu’elle ose tout, il lui semblait naturel de défier les codes du monde de la joaillerie. Le résultat ? Une griffe disruptive, ni féminine, ni masculine, aux lignes rebelles et graphiques.  

Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer votre propre marque de bijoux ?

À l’époque, il y a 15 ans, il y avait très peu d’offres différentes. C’était de la joaillerie très classique avec des petites fleurs, des petits cœurs… Aucune collection n’était réellement destinée aux hommes. Soit vous achetiez de la fantaisie peu onéreuse, soit vous achetiez des pièces classiques, mais aussi très chères. Je me suis donc dit qu’il y avait un marché à prendre. Lorsque mes premières créations ont pris forme, elles pouvaient correspondre autant à l’homme qu’à la femme. Avec du recul, je dois avouer que j’étais assez avant-gardiste sur le sujet. Désormais, les collections mixtes sont légion dans l’univers de la joaillerie. Il y a d’abord l’idée, puis sa concrétisation par le design. Il faut ensuite adapter le tout aux personnalités de chacun. Un bijou est universellement beau, il peut ensuite être stylisé avec l’ajout d’un diamant noir pour plaire aux hommes ou d’or blanc pour les femmes.

Racontez-nous les débuts de l’aventure…

J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai créé Akillis en novembre 2007. J’ai commencé à dessiner mes premières idées puis j’ai trouvé des ateliers 100 % français pour qu’elles prennent vie. Il y avait tout à faire et j’étais seule aux commandes. Actuellement, nous sommes une trentaine dans l’équipe. Petit, Akillis est devenu grand, avec une clientèle fidèle au rendez-vous qui apprécie la qualité de nos produits.

Depuis mes débuts, un mantra me guide et joue sur la façon dont j’imagine les collections Akillis. Je souhaite que mes clients puissent porter mes bijoux tous les jours sans qu’ils s’abîment. Les gens, qui me connaissent, savent que je suis un brise-tout casse-tout. Il était donc essentiel pour moi de créer des pièces à la qualité irréprochable avec des soudures résistantes et des chaînes pas trop fines. Ce sont des bijoux qui sont faits pour durer.

D’où vient ce nom ?

J’adore la mythologie. Akillis vient du guerrier grec Achille. Le talon d’Achille des femmes, ce sont les diamants. C’était donc un petit clin d’œil. Le nom était aussi assez puissant pour  correspondre à la fois aux hommes et aux femmes.

Aviez-vous déjà un pied dans l’univers de la joaillerie ou êtes-vous partie de zéro ?

J’ai fait une classe préparatoire HEC, puis une école de commerce. J’ai toujours été très créative et imaginative. Lorsque je me suis lancée, mes connaissances en business m’ont énormément aidée. Lancer une marque n’est pas de tout repos, ma détermination a aussi beaucoup joué dans la réussite de ce projet.

« Nos bijoux plaisent aux gens parce que le design leur parle »

Pourquoi les bijoux ? Qu’est-ce qui vous a plu dans cet univers ?

Ma mère adorait les pierres. Elle m’a appris très tôt leurs noms et leurs qualités. Mon père avait un ami qui était vendeur de pierres, il me faisait toujours voir ses dernières trouvailles qu’il glissait dans une petite pochette. C’était des améthystes, des rubellites, des saphirs, des petits cabochons taillés. J’ai été éveillée très jeune à la beauté des pierres précieuses.

Quel est l’ADN d’Akillis ?

Je la résumerais assez simplement en employant plusieurs mots : design, mixité, qualité et originalité.

En apportant une touche rock’n’roll à vos créations, vous avez réussi à dépoussiérer l’univers de la joaillerie…

Je suis une fille très rock’n’roll. J’aime rouler vite et je n’ai pas peur de sauter à cheval des obstacles très hauts. Je boxe, je fais de la capoeira. Je vis ma vie à 100 à l’heure, voire même, à 200 à l’heure. Apporter une touche rock’n’roll à mes créations est venu donc assez naturellement.

Qu’est-ce qui vous inspire au quotidien ? Comment dessinez-vous vos collections ?

L’idée prime. Il faut d’abord la trouver et ensuite tout coule de source. Le but n’est pas de copier le voisin, car sa création a eu du succès. Nos bijoux plaisent aux gens parce que le design leur parle, que ce soit la dernière collection Love tag avec les pièces en éclair ou bien la collection Capture me qui est un symbole de l’amour. Il faut que la symbolique soit forte pour que les gens achètent et apprécient porter nos pièces. Ils racontent tous une histoire.

« J’ai été éveillée très jeune à la beauté des pierres précieuses »

Où les bijoux Akillis sont-ils produits ?

Nous avons plusieurs centres de production. Un vers Lyon, un autre à Marseille et un à Paris. Pour le revêtement noir, nous le faisons faire en Suisse, dans un atelier réputé dans la fabrication de montres. Ce qui nous importe le plus c’est d’être réactifs, il n’est pas question d’allonger les délais de production et de fabrication, tout en ayant une qualité irréprochable.

Parce qu’un design qui est beau, mais mal exécuté ne fera pas le même effet. La production européenne nous permet de cocher toutes ses cases.

Le marché de la joaillerie est très concurrentiel, comment faites-vous pour sans cesse vous renouveler ?

On se démarque par notre mixité. Souvent, on rentre dans les points de vente horlogers pour les hommes. C’est très important pour nous. Nous avons été l’une des premières marques à faire de la joaillerie pour hommes. À l’époque, c’était inconcevable. Désormais, dans la rue, les hommes qui portent des bracelets sont nombreux. L’ADN Akillis plaît ou ne plaît pas. Nos revendeurs l’adorent et cela fait effet boule de neige.

Quelles sont les collections disponibles actuellement ?

Nous avons travaillé sur des couleurs et des animations. Nous allons lancer une animation en couleur, c’est une grande nouveauté technique. Ce sera de l’aluminium qui sera teinté avec la tête de la balle en or rose ou en or jaune, quant à la chaîne et la bélière elles seront aussi en or. Nous avons rentré des couleurs assez pop pour l’été comme le bleu laser, l’orange, le kaki. Nous lancerons également des bijoux en rose, à l’occasion d’octobre rose, pour lutter contre le cancer du sein.

Avez-vous des projets pour la marque ?

Nous comptons continuer les implantations à travers le monde. Cette année, nous avons doublé le nombre de points de vente. Nous espérons faire de même l’année prochaine. Actuellement, nous comptons près de 70 revendeurs. Nous avons également une boutique monomarque, à Paris, à proximité de la Place Vendôme.