Après avoir été associée du cabinet Fideis, Saliha Merini a décidé de voler de ses propres ailes, à travers sa société MSCRESCO fondée en 2016, comme freelance Finance Manager.

Elle s’est confiée sur son parcours et son quotidien de cheffe d’entreprise.

S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre parcours, ce serait…

La richesse de toutes mes expériences ! Apprentissages et rencontres !

Avez-vous des regrets ?

Absolument aucun ! Cela empêche d’avancer. Je suis fière de mon parcours qui m’a amenée là où je suis aujourd’hui.

Qu’est-ce qui vous a motivée à devenir cheffe d’entreprise?

Mon esprit d’indépendance et mon envie d’entreprendre.

Est-on vraiment plus libre lorsqu’on l’est son propre patron ?

On a en tout cas les mains sur le volant, on devient pilote au lieu de copilote ou passagers. Le choix final nous appartient avec les engagements qui en découlent.

Vous êtes responsable financière. Être une femme dans cette fonction, que l’on imagine plus masculin, n’a pas été un frein ?

J’avoue que je n’ai jamais rencontré de problème de cet ordre. J’ai été dès le début de ma carrière en contact avec des femmes occupant cette fonction. Personnellement, je reste convaincue de la complémentarité des genres. Quand on a les compétences requises par la profession, que l’on soit une femme ou un homme importe peu, au final.

Tout le monde est-il capable de manager ?

Non, je ne le pense pas. C’est une disposition naturelle, on naît pourvu de cette compétence, ou non. On « professionnalise » cette capacité par des outils de communication et par le développement relationnel avec les autres.

Qu’est-ce qu’un bon management ?

Il résulte d’un équilibre : atteindre un objectif, tout en tenant compte de l’humain. Le bon manager est celui qui fait grandir ses collaborateurs, qui les aide à s’épanouir et à progresser dans leur fonction. Un bon management est également fédérateur. On n’arrive jamais bien loin lorsqu’on avance seul.

L’arrivée des millenials sur le marché du travail a-t-elle bousculé ses codes ?

En effet. Mais ils ne sont pas les seuls à avoir contribué à cette évolution. Les nouvelles technologies, la digitalisation sont elles-aussi responsables de ces changements. Les millenials ont des attentes différentes que les générations précédentes.

Sont-ils plus difficiles à manager ?

Non, tout est question d’adaptation et de communication. Il faut trouver une façon win-win de travailler, qui respecte leurs valeurs, leurs envies de liberté tout en conservant l’esprit d’entreprise. Avant, le manager donnait des directives précises, voire rigides, pour atteindre des objectifs. Dorénavant, il leur soumet un cadre et c’est ensuite à eux de le faire, de gérer leur temps. Ils font souffler un vent de flexibilité.

Justement, pensez-vous que le télétravail soit une bonne chose pour les entreprises ?

Tout à fait. J’y suis très favorable parce qu’il induit un gain de temps et d’efficacité. Avec le trafic qui progresse sans cesse, cela permet aux salariés de mettre à profit de temps – perdu – pour l’entreprise. Ou pour eux. Mais quoi qu’il en soit, ils sont, au final, plus productifs. En revanche, le télétravail a ses limites : à 100% cela deviendrait difficile de maintenir l’esprit d’entreprise, la communication, les échanges. Il est bon de trouver un juste équilibre.

Est-il indispensable d’avoir recours à des réseaux professionnels pour booster sa carrière ?

Complètement. Luxembourg est un écosystème assez petit, qui fonctionne historiquement par le biais du réseautage. Dès lors, il est préférable d’appartenir à un réseau ou plusieurs réseaux. Pour bien le choisir, il faut veiller que celui-ci corresponde à vos objectifs, mais également qu’il véhicule les mêmes valeurs que les vôtres. Le mieux encore est de tester !

Avez-vous dû faire des sacrifices pour réussir ?

Bien sûr, j’ai énormément travaillé, et ce au détriment de ma vie personnelle et familiale. Mais peut-on parler de sacrifice lorsque l’on mène une carrière que l’on a choisie et qu’on aime ? Je pense que le plus important n’est pas la somme du temps passée avec les siens, mais la qualité. Mieux vaut leur accorder un temps défini et être avec eux à 100%, que le faire à moitié et de culpabiliser sans cesse sur le peu de temps qui leurs est consacré.. C’est une question d’équilibre et de hierarchisation des priorités à l’instant T. Les expériences et la maturité aident à y parvenir.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat ?

Oser ! Il faut se faire confiance, s’autoriser à l’échec  pour ensuite recommencer ! et surtout ne jamais avoir de regrets !