Après avoir fondé en 2016 Breezedays, un concept entièrement dédié à l’art de vivre, Kim Mathekowitsch, est revenu aux sources, au Luxembourg, en tant que nouvelle propriétaire du restaurant L’Annexe.

Elle revient avec nous sur son parcours et sur les raisons qui l’ont poussé à se lancer dans cette nouvelle aventure. 

S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre parcours, ce serait ?

Je trouve difficile d’isoler un élément de mon parcours, une action professionnelle a engrené une autre, pour former un seul grand projet, je pense qu’il faut voir les choses dans l’ensemble.

Avez-vous toujours rêvé de travailler dans la restauration ?

J’ai toujours rêvé de faire quelque chose qui me passionne, et je voulais, par mon activité, faire plaisir à mes clients, voir, créer des moments de joie et de plaisir. Je trouve que le milieu de la restauration et de l’hôtellerie est parfait pour atteindre cet objectif.

Devenir chef d’entreprise était une suite logique ?

Même en étant encore salariée, ma façon d’agir était était toujours celle d’un chef d’entreprise: les heures de travail effectuées ne comptent pas pour moi, le bilan économique de la société se doit d’être le meilleur possible. En outre, j’essaye toujours de créer une bonne entente et un bon climat de travail avec les personnes qui m’entourent.

Avez-vous des regrets ?

Je n’ai pas de regrets, mais j’ai appris des leçons.

Le secteur de l’Horeca est réputé pour être plutôt masculin. Cela ne vous a pas effrayé ?

Le nombre de femmes qui prennent des responsabilités dans le secteur économique ou politique est en croissance permanente, je suis fière d’en faire partie et cela ne m’a jamais effrayé.

Vous avez repris un restaurant qui existait déjà et pourvu d’une identité forte. Etait-ce un challenge qui vous a séduit ?

Tout projet est un challenge, qu’il s’agisse de la reprise d’un établissement existant ou de la réalisation d’une nouvelle idée. Dans le cas de L’Annexe, le grand défi sera de transformer son identité, de créer quelque chose de nouveau et de le faire découvrir à nos clients qu’ils soient nouveaux ou réguliers !

Quels ont été vos atouts pour réussir cette transition ?

Sans une bonne équipe efficace, on a du mal à réussir dans quoi que se soit. Je suis fière de l’ensemble de mes collaborateurs, et notamment de mes chefs qui me suivent depuis des années.

Vous avez pris le parti audacieux de changer de carte entre le midi et le soir, pourquoi ?

Nous rêvons de faire de L’Annexe un temple gastronomique et un spot emblématique. Du petit-déjeuner en passant par le brunch jusqu’au lunch, de l’activité en terrasse, bar à vins et carte de tapas jusqu’au dîner gastronomique en soirée, nous voulons devenir une référence pour notre clientèle du matin au soir.

Le secteur de la restauration est très concurentiel. Comment parvenez-vous à vous distinguer ?

La concurrence dans le secteur ne nous pose pas problème. Au contraire, elle nous stimule de sorte que nous essayons de prouver qu’il est possible de réaliser quelque chose de nouveau en matière de gastronomie. Même si j’ai acquis un brevet gastronomique à l’Institut Paul Bocuse, j’ai surtout été formée dans le secteur de la finance. Mon background est surtout économique, ce qui me permet de voir les choses d’un angle différent, plus rationnel, peut-être. Mon équipe vient des quatre coins du monde, ce qui nous permet de réunir des compétences diverses et complémentaires, ainsi que différents savoir-faire. La somme de tout cela forme un amalgame totalement inédit au Luxembourg. Avec notre société Breezedays, à Mallorque, nous avons réussi à nous positionner en tant que newcomer face à une concurrence largement plus établie dans le domaine du yachting. Dans notre univers , nous avons appris à trouver une solution pour chaque problème.

 

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Le management est différent selon que l’on est un homme ou une femme ?

Je pense qu’il existe, en règle générale, une différence entre un management masculin ou féminin. À mon avis, une femme y met plus de coeur.

Tout le monde peut-il être manager ?

“Manager” n’est qu’un mot ; il faut surtout avoir des qualités de leader pour réussir, et, personnellement, je préfère réussir grâce à mes qualités de leadership.

Vous travaillez avec votre époux. Comment parvenez-vous à jongler entre vie professionnelle et vie privée ?

Ce n’est pas toujours facile de jongler entre les deux, mais nous essayons de réserver du temps commun, et ce le plus souvent possible.

Pensez vous que cela soit indispensable d’appartenir à un réseau ?

Les réseaux deviennent de plus en plus nombreux et variés, je pense qu’une clé de la réussite est d’y investir une bonne partie de son temps.

Pourquoi avoir décidé de poser vos valises au Luxembourg ?

À vrai dire, j’avais toujours gardé un pied au Luxembourg. Je suis luxembourgeoise, et le choix d’ouvrir aussi un restaurant ici repose sur différentes raisons personnelles, et notamment l’envie de retrouver ma famille et mes amis.

Trouvez-vous que le Luxembourg favorise l’entreprenariat ?

Nous avons pu profiter d’un soutien considérable avec notre entreprise en Espagne, tandis qu’au Luxembourg, aussi bien présentés, détaillés et bien calculés, nos projets ont fonctionné, sans aucun soutien.

Quels sont vos projets ?

Des projets, j’en ai encore beaucoup en tête, mais pour l’instant je n’ai qu’une seule envie : me consacrer à 100% à L’Annexe.