Créer son entreprise était une évidence. Aussi s’est-elle donnée tous les moyens pour parvenir à son rêve. C’est chose faite en 1997. Convaincue qu’il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers, elle décide, deux décennies plus tard, de repartir pour une autre aventure afin de saisir la balle au bond. En 2007, elle fonde Wili, une agence résolument tournée vers le digital, et vers l’avenir.

Vous travaillez dans la publicité et la communication depuis 1997. Quelles évolutions avez-vous constatées ?

Le digital a radicalement modifié notre façon de travailler. C’est la raison pour laquelle, en 2009, j’ai souhaité repartir de zéro et fonder une nouvelle agence : Wili. Cette dernière n’est pas devenue digitale, mais est née en tant qu’agence digitale. Pour répondre aux besoins de communication actuels, nous ne pouvions plus travailler comme nous le faisions traditionnellement. Désormais, une campagne ne se résume plus à un abribus et à un spot cinéma que l’on décline en banners. Chez Wili, nous nous affranchissons de cette règle pour réinventer et réécrire le modèle de l’agence d’aujourd’hui. Je me suis également entourée de collaborateurs polyvalents, mais aussi, de talents du monde entier puisque, plus que jamais, le digital permet d’associer les pépites pour enrichir la création et maximiser les résultats.

Vous avez des regrets concernant votre carrière ?

Absolument aucun. Je suis résolument tournée vers l’avenir, je ne me retourne jamais sur le passé.

Le Luxembourg est-il à présent prêt à prendre le virage du digital marketing selon vous ?

Oui, d’autant que de plus en plus d’annonceurs comprennent l’importance de définir et de déployer une stratégie de contenu tout au long de l’année, avec du contenu engageant qui ne repose pas que sur de la publicité ou de la promotion de produits/services d’une marque. Ceci étant, il est nécessaire de leur expliquer que, désormais, une majorité de leur budget média doit être allouée à la production de contenus.

Créer votre propre société, est-ce un rêve de longue date ?

J’ai toujours été animée par une forte envie d’indépendance, qui s’est manifestée par la création de mon entreprise. C’est la raison pour laquelle, après le bac, j’ai choisi de faire une business school. Ce cursus m’a donné la possibilité d’étudier et de réaliser des stages à Bruxelles, Paris, Londres et Milan. De retour au Luxembourg, j’ai travaillé au sein de l’agence Made by Sam’s. Après quelques mois, je me suis lancée dans le grand bain, et j’ai ouvert ma propre agence.

Comment voyez-vous l’avenir de Wili ?

Dans un monde où la transformation digitale s’accélère, notre ambition est de poursuivre ce que nous nous attachons à faire chaque jour : fournir à nos clients une approche de bout en bout de leur projet, de la stratégie à l’opérationnel, et adaptée à leurs enjeux.

Partir de Luxembourg, vous diriger vers une carrière plus internationale : vous y songez ?

Je ne me suis jamais fixé de limites donc, pourquoi pas ! Même si de nombreuses choses sont encore à réaliser sur le marché luxembourgeois. Mais pour l’instant, l’international, je le garde pour mes voyages privés (sourire).

Le management est différent selon que l’on est un homme ou une femme ?

Je ne me pose jamais cette question. Il faut arrêter de penser qu’il existe des différences majeures entre les dirigeants hommes et femmes. J’estime que le sexe n’est pas une variable pertinente, c’est avant tout la personnalité qui va influencer le style de management.

Est-ce plus difficile de diriger une entreprise lorsque l’on est une femme selon vous ?

Là encore, je ne me pose jamais la question. La valeur d’une entreprise, ce sont les hommes et les femmes qui y travaillent qui la créent ; et le rôle du manager est de réussir à obtenir le meilleur de chacun d’entre eux et d’en faire une équipe qui gagne.

De quelles qualités un manager doit-il faire preuve ?

Il doit être capable de fixer les lignes, de fédérer ses équipes autour d’une stratégie, de faire preuve de leadership, d’innover en permanence, mais également de prendre des décisions judicieuses, et parfois des risques. Il faut également être prêt à s’investir et à travailler, et, surtout, avoir une vision.

Tout le monde peut-il être manager ?

Être chef d’entreprise implique de nombreuses responsabilités, et il faut être prêt à s’investir à 100%. Tout le monde n’est donc pas taillé pour être leader, et ce d’autant plus si l’envie n’y est pas.

Êtes-vous pour ou contre les quotas ?

La seule chose qui compte, c’est de placer la bonne personne au bon poste, peu importe que ce soit un homme ou une femme.

Comment réussissez-vous à jongler entre vie perso et vie pro ?

Comme tout le monde (sourire) ! L’équilibre n’est pas toujours simple à trouver, mais, par exemple, une certaine heure passée, je ferme mon portable. Bosser n’est pas une punition, mais déconnecter est essentiel à mon épanouissement.

Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui souhaitent accéder à des postes à responsabilités ?

Ne se mettre aucune barrière. C’est pareil pour les hommes d’ailleurs.