Maman de deux enfants en bas âge, Céline Veitmann cumule les casquettes et fourmille de projets. Formée à la psychologie positive, elle fait du bien-être et de la bienveillance les fondements de son approche de la formation, et l’applique au quotidien, surtout, dans le management de ses collaborateurs.

Nous l’avons rencontrée.

S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre parcours, ce serait…

Le plaisir de découvrir, d’apprendre, de travailler.

Avez-vous des regrets ?

Aucun : je referais tout de la même façon si j’en avais la possibilité, et au même rythme. J’ai appris de chacune de mes expériences, et même des moins agréables (rire) ! Celles-là m’ont enseigné la résilience (sourire). 

Devenir cheffe d’entreprise était une vocation ?

Ce n’est pas un rêve de petite fille, même si j’ai toujours aspiré à être libre, à développer ce que je voulais faire. L’entrepreunariat est la meilleure chose pour ça, surtout en tant que femme.

Être cheffe d’entreprise est l’idéal lorsqu’on est une femme ?

Oui, je le pense sincèrement. Dans l’entreprise, la place des femmes reste particulière. Même si notre carrière nous tient à cœur, nous avons tellement d’autres contingences personnelles à gérer au quotidien… Il faut pouvoir jongler avec ces réalités.

Avez-vous dû faire des sacrifices pour réussir ?

Le temps est ce que j’ai sacrifié de plus précieux. Le temps « perdu » ne peut pas être retrouvé, il est donc bon de faire attention à l’usage que l’on en fait. La qualité du temps que l’on accorde aux siens est primordiale.

Comment parvenez-vous à jongler entre vos différentes casquettes ?

Oh ! Cela demande une très très bonne organisation (rires) ! Et surtout, je préconise de garder en tête la notion de respect de soi, d’écologie personnelle. Il est important de faire du mieux que l’on peut pour tout mener de front, mais sans jamais s’oublier. C’est fondamental de respecter ses besoins. D’être bien entourée, également : sa famille, son conjoint, ses amis…

Est-il indispensable d’avoir recours à des réseaux professionnels pour booster sa carrière ?

Tout à fait. Rester isolée n’est jamais une bonne solution. Personnellement, j’y ai vu une opportunité pour rencontrer des personnes, avoir des contacts. Je suis résidente depuis cinq ans, j’ai tout de suite intégré un réseau professionnel pour nouer des liens à mon arrivée au Grand-Duché. Une carrière est aussi un moyen de s’intégrer dans un pays. Réseauter est également une activité qui contribue à mon épanouissement personnel, j’y ai rencontré des personnes fort intéressantes. Parvenir à conjuguer travail et plaisir est une véritable clé pour le bonheur. C’est un bel exemple pour mes enfants aussi, qui voient certes que je travaille beaucoup, mais que je suis heureuse. Je leur montre qu’il n’y a pas qu’une seule façon de s’épanouir.

Tout le monde est-il capable de manager ?

Je pense oui, mais pas sans formation ni sans avoir une vision très claire de ce vers quoi on tend. Manager ne s’improvise pas. Et il faut être capable de développer des compétences relationnelles et communicationnelles. Écouter les gens, ça s’apprend (rires) ! Un bon manager est celui qui parvient à voir le potentiel de chacun de ses collaborateurs et à les accompagner à développer leurs propres stratégies gagnantes.

Qu’est-ce qu’un bon management ?

Un management horizontal. J’explique les objectifs, le cadre à mes collaborateurs, puis je leur laisse la main et je leur fais confiance. En gros, je donne le quoi et le pourquoi ; à eux de définir et trouver le comment. Je les y accompagne bien sûr si nécessaire. L’idée est qu’ils éprouvent du plaisir et de la satisfaction à mener à bien leur mission.

Être une femme est un atout dans le management ?

Pas forcément. Les femmes sont réputées être plus sensibles, c’est vrai, mais un bon manager est celui qui écoute et qui cherche à booster ses équipes, sans les brimer ni asseoir son autorité. Je ne pense pas que cela soit une question de genre, au final… Certaines femmes managent comme des homme et inversement.

Les millenials sont-ils plus difficiles à manager ?

Comme n’importe quel collaborateur, puisque cela relève de l’humain. Il est vrai que cette génération vit dans l’instant et est régie par des valeurs qui lui sont propres, comme la flexibilité. C’est important de prendre cela en considération dans son management.

Qu’entendez-vous pas flexibilité ?

Il ne s’agit plus de travailler huit heures d’affilée en mettant sa vie en pause, puis de rentrer chez soi et reprendre là où l’on s’était arrêté en partant le matin. Nos vies sont différentes… Je leur donne leur mission, leurs objectifs. À eux de gérer leur temps, pourvu que le travail soit fait en temps et en heure. S’ils ont besoin d’un temps libre entre 17h et 22h pour s’occuper de leurs enfants et qu’ils finissent leurs tâches après le coucher, cela me va !

Donc vous voyez d’un bon œil le télétravail ?

Tout à fait, cela ne me pose pas de problème. C’est une histoire de confiance. Nous avons un contrat, win-win : il incombe donc à chaque partie de tenir ses engagements. En revanche, si jamais le travail n’est pas fait en temps et en heure, alors je m’entretiendrai avec mon collaborateur pour comprendre. La charge de travail était-elle trop importante ? A-t-il rencontré des difficultés pour s’organiser ? 

Quels sont vos projets ?

Dans les semaines à venir, je vais dévoiler un nouveau projet coopératif à impact sociétal sur lequel je travaille depuis plus d’un an. Partant du principe que l’on ne peut pas être heureux dans son travail si celui-ci ne fait pas sens et que l’on ne se sent pas respecté, ce projet reposera sur l’éducation à soi et au monde, grâce à l’intervention de plusieurs experts issus de domaines différents. Notre ambition est de rappeler l’l’importance absolue, majeure, fondamentale de l’éducation tout au long de la vie à devenir soi et à être en situation de trouver ce qu’on a envie de faire et de devenir. J’ai à cœur de développer le bien-être et la capacité de résilience de chacun pour favoriser l’épanouissement professionnel et personnel…