On connaissait déjà bien tous le phénomène du burn-out, syndrome de l’épuisement professionnel, mais on a plus récemment découvert son grand copain: le bore-out. Un peu moins répandu mais pas moins mortel, le «syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui» (ah ouais quand même…) est un fait réel qui touche plus de personnes qu’on ne pourrait le penser. Avec vous, nous allons voir comment, en cinq points, nous pouvons tenter d’échapper à ce fléau.

Dialoguer

Si vous en êtes à un tel niveau de lassitude, c’est sûrement que soit: votre travail ne consiste en rien qui demanderait trop de réactivité, soit: que vous n’avez pas assez à faire. Essayez donc d’en parler directement à votre patron, en lui disant clairement que vous auriez besoin d’une charge de travail plus lourde. A ce qu’on sache, vous n’êtes ni un mollusque ni une plante qui attend bien sagement de se faire arroser sans rien faire, bref votre but dans la vie n’est pas de dépérir à un bureau. Le tout en étant un tant soit plus diplomate, et le problème est enfin exposé au grand jour. Votre boss ne peut que réagir à cette requête, puisqu’à moins d’être du genre un peu sado à apprécier recevoir du travail supplémentaire juste par plaisir, ce qui n’est pas votre cas, ce n’est pas le genre de «service» qu’il doit recevoir bien souvent. Avec cette demande, vous lui faites bien comprendre qu’il y a un problème, et même si cela dépend de la situation, difficile à croire que celui-ci va refuser.

Se renouveler

Pas toujours facile d’éviter la monotonie lorsqu’on se rend tous les jours au même endroit, pour y faire la même chose, voir les mêmes gens, bref vous avez compris. Pourquoi n’essayeriez-vous pas de briser vous-même cette routine? Parfois, en prenant un chemin différent, en s’exposant soi-même à une situation de danger type oubli de réveil… bon, à éviter les jours de grande réunion of course, mais pour un jour lambda, c’est parfois pas si déplaisant de démarrer la journée avec un peu d’adrénaline. Ca change de l’énergie que seul votre café vous procure le matin. Aller manger autre part que là vous allez toujours à 12h, ou si on est plutôt adeptes du sandwich préparé la veille, on peut tenter de se cuisiner un nouveau petit plat, pas forcément quelque chose de trop long ni de trop compliqué, mais juste de quoi avoir la curiosité le lendemain de savoir le goût que cela aura… Les idées ne manquent pas, de plus qu’elles varient selon les envies et la situation de chacun, mais ce qu’il faut, c’est juste prendre l’initiative.

Faire des activités

Ce point est en lien direct avec le premier. En effet, la première solution que l’on vous a proposée est bien, mais uniquement si il est possible que l’on vous donne d’autres choses à faire mais qu’on oublie juste de le faire. Sauf que voilà, parfois, le problème est simplement d’ordre d’épanouissement professionnel. Ce n’est pas que vous avez trop ou pas assez de boulot, juste que ça ne vous éclate pas. Alors, comme on se doute bien que si vous êtes ici, c’est car vous ne pouvez pas «tout plaquer et faire quelque chose qui vous plait vraiment» (oui, on sait que vos amis vous rabâchent ça), on va essayer de trouver avec vous des alternatives efficaces. Vraisemblablement, vous êtes momentanément coincé(e) ici, pour une raison ou pour une autre. Alors afin de rendre vos journées plus gaies, profitez des petits moments de répit pour pratiquer une activité qui vous plait, comme l’écriture, le dessin… Il faut évidemment que ça reste dans le domaine du possible, si vous êtes fan de basket par exemple, les seuls matchs que vous pourrez faire seront dans une poubelle avec une boulette de papier. On trouve donc des solutions alternatives plus amusantes et accessibles, comme créer un blog dédié aux sneakers, tiens. Et pourquoi pas?

Essayer de se projeter

Ce point s’adresse notamment aux travailleurs ayant déjà assez d’expérience que pour connaître le bore-out, mais pas assez que pour pouvoir annoncer la retraite bientôt. Les jeunes adultes en gros, qui en cherchant du travail et en ayant fini par s’installer, oublient petit à petit les ambitions qui les animaient plus tôt. Posez-vous une seconde et prenez le temps de réfléchir. Pourquoi en êtes-vous arrivé là? Quelles étaient vos intentions dans la vie? A quoi rêviez-vous lorsqu’on vous disait «vie active»? Et enfin, surtout, est-ce vraiment trop tard pour arpenter de nouveau ce chemin? Sans forcément avoir à vous réorienter, vous pouvez vous re questionner sur vos qualités et sur ce que vous pouvez apporter au sein de votre boîte. Peut-être qu’avec une façon de penser plus positive, vous retrouverez un coup de boost.

Démissionner

On a essayé de l’éviter autant qu’on a pu, malheureusement, arrive un moment ou l’on ne peut plus s’y confronter. Le bore-out n’est pas un sujet à prendre à la légère, son impact est aussi vif sur la santé que le burn out, déjà bien célèbre pour les dégâts qu’il inflige. Et même, le bore out serait pire que le burn out, ce qui semble tout à fait logique quand on sait qu’il s’immisce dans nos vies d’une manière plus lente et plus vicieuse. Le problème, c’est qu’il est plus difficile d’en parler autour de soi. Quand on se plaint d’une surcharge de travail, les gens sont compatissants, or quand on se plaint d’un ennui trop important, les gens ne comprennent pas. Avec le taux de chômage qui augmente et toutes les personnes ne réussissant pas à obtenir d’emploi, certains trouvent malvenu de se plaindre. C’est bien dommage, car ces gens-là ne se rendent sûrement pas conte de l’état psychologique qu’impose un bore-out. Donc, si le stade est déjà trop engagé et les conséquences trop lourdes, il ne faut plus lutter, il faut partir!! Parfois, déclencher un passage à vide de courte durée est nécessaire pour mieux rebondir par la suite, et il vaut mieux ça plutôt que de se laisser sombrer complètement, non? Le conseil, c’est de ne pas sous-estimer ni oublier la capacité de votre plus proche entourage à vous aider à traverser cette épreuve.

 

On espère que ces conseils vous auront été utiles, et on vous encourage vivement à les appliquer, puisque le bore-out, c’est aussi ça: ne plus prendre d’initiatives parce qu’on a la sensation que ça ne sert à rien. Nous, on vous rappelle donc que si, ça sert!

 

Tifaine Pimentel.