Légal depuis 2018 dans le cadre d’un usage thérapeutique, le cannabis devrait être autorisé de manière plus large. C’est en tout cas ce qu’a affirmé le ministre de la santé Etienne Schneider à nos confrères de RTL 5 minutes. Une décision progressiste qui place le Luxembourg en première position des pays européens autorisant la consommation récréative de cannabis.

Présenté au gouvernement d’ici Noël, ce projet de loi prévoira la mise en place d’une chaîne de production nationale. Si plusieurs pays européens tels que l’Espagne, la Grèce et l’Autriche autorisent déjà la culture de cannabis, le Grand-Duché souhaite aller plus loin en produisant et en vendant sa propre herbe. Cultivés dans un cadre juridique clair et soumis à « des procédures très strictes », ces plants made in Luxembourg assureront une garantie qualité du produit et ainsi, une réduction des risques potentiels liés à la consommation de drogue coupée.

Et si le pays peut se targuer d’être le premier en Europe à offrir un cadre légal permissible, il s’agit moins d’une démarche progressiste, que d’une volonté de court-circuiter le marché parallèle et venir ainsi en aide aux personnes dépendantes en les éloignant d’un produit dont la qualité et les conditions de fabrication restent bien souvent inconnues. Etienne Schneider a d’ailleurs insisté, toujours sur RTL 5 minutes : « Les recette provenant de la vente de cannabis seront investies prioritairement dans la prévention, la sensibilisation et la prise en charge dans le vaste domaine de la dépendance ».

Inspiré par le cadre juridique en place au Canada, où le ministre de la Santé s’est rendu en mai dernier, le projet de loi pose des conditions à la production, vente et consommation de cannabis sur le territoire. Il faudra ainsi être résident (ce qui soustrait dès lors les quelques 200 000 frontaliers qui transitent quotidiennement dans le pays) et majeur. Et contrairement à nos voisins belges, la culture domestique devrait être proscrite.