Ahh, les beaux jours luxembourgeois et quelques échappées sur la côte belge, des week-ends dans le Sud ou ailleurs, les cheveux au vent, la peau enfin à découvert. On oublierait presque qu’ont existé des semaines de grisaille – le soleil semble nous frapper d’une douce amnésie. Pourtant sous sa lumière flatteuse, se cachent parfois des ombres durables. L’été est un souffle doré… à condition de ne pas s’y brûler. Avant de s’abandonner à sa lumière, prenons le temps d’apprendre à l’apprivoiser.

Rédaction : Alina Golovkova

Soleil trompeur

Il réchauffe, flatte le teint, allège l’humeur… le soleil agit pourtant plus vite que son ombre. Si les UVB sont responsables des brûlures visibles à la surface de la peau, les UVA pénètrent plus profondément, accélérant le vieillissement cutané, fragilisant le collagène et favorisant l’apparition de taches. Leur action est cumulative et souvent silencieuse.

Côté cheveux, les rayons UV altèrent la kératine et ternissent la fibre, surtout lorsqu’ils s’ajoutent aux effets du sel, du chlore ou du vent. Les chevelures colorées ou texturées, naturellement plus poreuses, y sont particulièrement sensibles.

SPF ou illusion d’optique ?

Nombre d’idées reçues circulent sur la protection solaire. Appliquer un fond de teint SPF ou vaporiser une brume solaire légère ne saurait constituer une défense suffisante. Une protection efficace repose sur trois piliers :

  1. Un indice d’au moins 30
  2. Une quantité généreuse, soit l’équivalent d’une cuillère à café pour le visage et cinq pour le corps
  3. Et une réapplication rigoureuse toutes les deux heures, voire après chaque baignade ou transpiration

Attention ! La mention waterproof ne doit pas vous leurrer : aucune formule n’est invincible face à l’eau, au sable et aux frottements. Quant aux huiles naturelles promettant de « bronzer en sécurité », elles peuvent constituer une porte ouverte aux brûlures et aux dommages irréversibles.

L’habit ne fait pas le filtre

S’il est tentant de croire qu’un t-shirt suffit à faire office de barrière solaire, la réalité est plus nuancée. Tous les vêtements ne protègent pas efficacement des rayons ultraviolets. La capacité d’un tissu à bloquer les UV dépend de plusieurs facteurs : l’épaisseur, la densité du tissage, la couleur (les teintes sombres filtrent mieux), et l’état du textile (un vêtement mouillé ou distendu laisse davantage passer les rayons).

Seuls les vêtements labellisés UPF 50+ (Ultraviolet Protection Factor) bloquent 98 % des UV. Une solution particulièrement utile pour les longues expositions, les peaux très claires ou les enfants. Élégance et précaution peuvent parfaitement cohabiter sous un grand chapeau, un vêtement en lin tissé serré ou un caftan protecteur.

Un couvre-chef sinon rien

Souvent oublié, le cuir chevelu n’est pourtant pas épargné par les coups de soleil. Pour le protéger sans graisser les racines, optez pour un stick solaire sec sur les raies ou un spray capillaire léger, formulé sans silicone ni alcool gras. En complément, un chapeau à tissage serré reste la protection la plus fiable… et la plus stylée !

Filtres minéraux ou chimiques : telle est la question

Le choix de la protection solaire ne se limite pas à son indice, il convient de choisir la nature du filtre utilisé.

  • Les filtres minéraux (dioxyde de titane, oxyde de zinc) réfléchissent les UV comme un miroir. Ils agissent immédiatement, sont bien tolérés par les peaux sensibles, mais peuvent parfois laisser un léger film blanc.
  • Les filtres chimiques absorbent les UV et les transforment en chaleur. S’ils offrent des textures plus esthétiques et invisibles, certains filtres peuvent être irritants ou photo-instables.

Décidons-nous. Les filtres minéraux sont particulièrement adaptés aux peaux sensibles, réactives ou sujettes au mélasma, en raison de leur excellente tolérance et de leur action immédiate.

« Une brume solaire ou un SPF dans le maquillage ne suffisent pas. » 

À l’inverse, les filtres chimiques de dernière génération offrent des textures plus légères, invisibles et sont donc particulièrement indiqués pour une utilisation quotidienne en milieu urbain, notamment sous le maquillage.

Pilules & UV : une combinaison qui fait tache

Certaines substances rendent la peau anormalement sensible au soleil. Antibiotiques, traitements hormonaux, antidépresseurs, huiles essentielles d’agrumes : autant de facteurs silencieux qui augmentent le risque de brûlures, d’urticaire ou de taches pigmentaires.

Attention : les femmes qui prennent la pilule contraceptive doivent être particulièrement vigilantes, en raison d’un risque accru de mélasma.

Le recours à une crème solaire spécifiquement formulée contre les taches pigmentaires, enrichie en antioxydants, est fortement conseillé.

Crème solaire vade retro satanas ? Ce qu’en disent les études :

  • ELLE RÉDUIT LE RISQUE DE CANCER DE LA PEAU : UNE EFFICACITÉ DÉMONTRÉE

L’application quotidienne d’un écran solaire SPF 15 ou plus permettrait de réduire le risque de développer un mélanome de 50 % et un carcinome épidermoïde de 40 %, d’après une étude australienne menée par Adele Green et al. en 2011, publiée dans le Journal of Clinical Oncology.

  • UN RISQUE ACCRU DÈS L’ADOLESCENCE

Avoir subi cinq coups de soleil sévères entre 15 et 20 ans augmente de 80 % la probabilité de développer un mélanome à l’âge adulte, selon une étude publiée en 2014 dans la revue Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention.

Retour de plage, rendez-vous de sauvetage

Même en ayant appliqué tous les gestes préventifs, la fin de l’été marque souvent un état capillaire altéré : pointes fourchues, texture rêche, perte de densité.

Conseil : anticipez la rentrée en planifiant avant le départ en vacances un rendez-vous chez le coiffeur. En période post-estivale, les agendas se remplissent vite. Un soin profond en salon contribuera à restaurer la fibre capillaire fragilisée et à redonner souplesse et vitalité à votre chevelure.

L’été appelle à l’insouciance, au sable chaud, aux bains prolongés et aux après-midis qui s’étirent. Mais même sous les plus beaux ciels, une vigilance s’impose. Un bronzage s’efface, une peau qu’on préserve reste. Cet été, que le soleil vous voie venir.

Article initialement publié dans le Femmes Magazine numéro 267 de juin 2025.