Une estimation révélée par l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), dans son dernier rapport publié ce mercredi. En plus des dommages économiques, les conséquences de la contrefaçon sont également sociales puisqu’elle alimente des formes graves de criminalité comme le trafic de drogue et le blanchiment d’argent.

Une situation qui touche également le Luxembourg, puisque selon le rapport, 13,6% des ventes sont perdues dans le secteur des cosmétiques et des soins personnels au Grand-Duché, et ce, à cause de la contrefaçon. Une façon de mettre en avant le lien “de plus en plus évident” entre criminalité et contrefaçon.

Une perte pouvant aller jusqu’à 15 milliards d’euros par an

Impôts directs et indirects qui ne sont pas perçus et cotisations sociales inexistantes, à l’échelle européenne, les Etats perdent jusqu’à 15 milliards d’euros par an. Et tous les secteurs sont touchés par le phénomène. Qu’il s’agisse des vins et spiritueux, de l’industrie pharmaceutique, du secteur des jouets et de celui des cosmétiques et soins personnels, ces marchés enregistrent un manque à gagner pouvant aller jusqu’à 19 milliards d’euros de vente.

Des produits contrefaits, présentants de graves risques pour les consommateurs

Non soumis aux contrôles rigoureux, obligatoires pour la mise sur le marché, les produits de contrefaçon représentent en plus un danger pour le consommateur. Ainsi, le rapport atteste que 97% des marchandises de contrefaçon dangereuses identifiées ont été considérées comme présentant un risque grave. Parmi eux, la présence de produits chimiques, le risque d’incendie, d’étouffement, d’étranglement, de choc électrique ou encore de lésions auditives.

Par ailleurs, l’EUIPO et Europol mettent l’accent sur les liens réels entre la contrefaçon et d’autres formes graves de criminalité. “Depuis 2016, les services répressifs de l’UE ont mené 29 opérations majeures de lutte contre la contrefaçon et le piratage”, des actions ciblées contre des bandes organisées qui ont révélé d’autres formes de criminalité comme le trafic de drogue et le blanchiment d’argent. “La contrefaçon n’est pas un délit dans victime. Les produits de contrefaçon présentent des risques avérés pour la santé et la sécurité de celles et ceux qui les utilisent”, explique Christian Archambeau, directeur exécutif de l’EUIPO.

En plus de priver les Etats de recettes indispensables, dont 32 millions d’euros pour le Luxembourg et 19 milliards au niveau européen, la contrefaçon impacte directement les citoyens en participant à d’autres formes de criminalité organisée. Pour Christian Archambeau, une “action internationale concertée à tous les niveaux” est nécessaire.

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