Le chef étoilé Renato Favaro (une étoile au Guide Michelin) a décidé de mettre un point final à l’histoire du Ristorante Favaro pour écrire un nouveau chapitre de sa vie. Como ouvrira ses portes le 18 septembre.

Sa voix tremble et ses yeux s’embuent. « C’est parce que je suis italien, nous sommes plus émotifs », se défend Renato Favaro devant la presse conviée pour recevoir la grande nouvelle. « Le 14 septembre prochain – ou peut-être le 15 – Ristorante Favaro fermera définitivement ses portes. » Mais il ne laisse pas le suspens planer plus longtemps. « 29 ans, c’est long. Il est temps pour moi de partir à la conquête de nouveaux horizons. »

De nouveaux cieux, mais surtout un retour aux sources, aux origines. Pour cela, il est revenu là où tout a commencé, il y a 56 ans, sur les bords du Lac de Côme, là où il est né. Il illustre son discours de plusieurs clichés. Des photos de famille de ses jeunes années, et d’autres, très belles et émouvantes, capturées il y a quelques semaines, par Mickaël Williquet, ami de longue date et Secrétaire général d’Euro-Toques, qui l’épaule dans son nouveau projet.

Une nouvelle vie professionnelle qui va sans dire de pair avec sa nouvelle vie personnelle. Voilà six mois que le chef étoilé a reçu « une seconde étoile » : Theodore, son deuxième fils, qu’il nous présente par la même occasion aux côtés de son épouse Bianca « c’est un hasard – ou non – mais elle porte le même prénom que ma mère », plaisante-t-il encore.

Un retour aux origines

L’heure vient ensuite de dévoiler les contours de cette nouvelle aventure. Bien sûr, « un chef étoilé reste un chef étoilé » et Renato Favaro est trop épris de gastronomie pour virer de bord. Le 18 septembre, l’Auberge Royale cèdera donc sa place au Como. Hommage direct à son pays (le logo fait apparaître un toit en lieu et place d’accent circonflexe pour rappeler ses origines, le M se mue en montagnes et une étoile filante achève de dresser un bref portrait du chet italien, ndlr.), à ses racines, son nouveau restaurant s’envolera vers une cuisine plus simple, plus généreuse, familiale. Celle de la nonna. Une touche d’élégance en plus. « Ma carte a été conçue autour des produits, préparés dans le plus simple appareil. « Une bonne bruschetta ? C’est juste un très bon pain, des tomates mûres et gorgées de soleil, une excellente huile d’olive et basta ! » Il ne tarde d’ailleurs pas illustrer ses dires en nous faisant goûter cette huile d’olive qu’il adore, signé Vanini Osvaldo, et dont les bouteilles trônent fièrement sur la table du déjeuner, dressée à notre attention. Un simple morceau de pain (de chez Pains & Traditions) suffit à révéler la profondeur de sa saveur. Un amour du produit et une véritable volonté de rendre hommage aux hommes et aux femmes avec lesquels il collabore depuis d nombreuses années. En témoigne la longue liste de ses fournisseurs qui clôt sa belle carte.

Au menu ? Des antipasti qui fleurent bon le Sud, comme des fleurs de courgettes au broccio ou un minestrone au pesto, quelques pasta déclinées avec raffinement à l’instar des linguine alla norma, des viandes et poissons. Sans oublier les dolce. « Il y aura des fruits : un beau panier de cerises ou d’abricots quand ce sera la saison. On ne trouve plus de fruits dans les restaurants, c’est si dommage. Et des tartes aussi. J’ai toujours adoré ça, et on n’en trouve de moins en moins. » Avec Como, Renato délaisse les sommets – même s’il explique ne pas vouloir rendre son étoile et demeurer en bon terme avec la direction du Guide Michelin – et effectue un retour à la terre, à ses racines. Et, surtout, se fait plaisir. « J’ai envie d’être libre. »

Libre, mais pas seul : le chef continuera en effet de créer avec sa brigade, qui le suit dans ce doux rêve. Vivement septembre (Et pour ceux qui voudrait (re)découvrir le Ristorante Favaro, un menu spécial sera servi jusqu’à la fermeture des portes)!

 

Crédit photo : Mickaël Williquet.