Anouk Thill, fondatrice de Studio St Hubert, allie passion et expertise pour transformer les espaces avec une approche éco-responsable et sur mesure. Forte de 25 ans d’expérience en design et architecture d’intérieur, elle mise sur l’authenticité, l’innovation et l’artisanat local pour créer des projets uniques. Son ambition ? Repousser les limites du design en conciliant esthétique, durabilité et accessibilité.
Rédaction : Maria Pietrangeli
Quel était votre objectif principal en créant cette société ?
Mon objectif est de proposer des solutions créatives en concevant des produits, des identités visuelles et des expériences uniques tout en explorant des approches pour repousser les limites du design. Je veux créer un impact grâce au design durable, à l’accessibilité (budgétaire) et à l’amélioration de l’expérience de mes clients.
Pourquoi cette activité ?
C’est avant tout une question de passion et de créativité, avec un attrait pour l’esthétique, les formes, les couleurs et les matériaux. L’envie de transformer des espaces et d’y apporter une signature artistique unique est une source d’épanouissement pour moi. Au-delà de l’aspect créatif, cette discipline a un véritable impact sur le quotidien en améliorant le confort, la fonctionnalité et l’harmonie des lieux de vie ou de travail. Cette activité offre l’opportunité de travailler sur une grande diversité de projets, qu’il s’agisse de projets pour des particuliers ou des institutions publiques.
Quelle est votre stratégie de croissance à court et long terme ?
L’éco-responsabilité et le sur-mesure sont des tendances en forte croissance. En combinant services, création de mobilier et partenariats avec des artisans, je propose une offre qui est dans l’air du temps. L’affirmation d’une identité de marque forte et le développement d’un réseau d’artisans, de professionnels dans différents secteurs d’activités engagés sont essentiels pour attirer, développer et fidéliser une clientèle sensible à ces sujets.
Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous avez été confrontée en tant qu’entrepreneure ?
La principale difficulté à laquelle j’ai dû faire face est d’ordre administratif. Aujourd’hui, dans un contexte économique et géopolitique plus que chahuté, les exigences des banques et des administrations au Luxembourg sont devenues plus strictes pour les créateurs d’entreprises.
Quelle est votre plus-value par rapport à la concurrence ?
Mon expertise de plus de 25 ans dans le design et l’architecture d’intérieur me permet de créer des projets uniques et adaptés aux besoins de chaque client. Ma démarche repose sur la durabilité, l’authenticité et l’impact positif, avec des matériaux responsables et une production réfléchie. En créant une identité forte autour de chaque projet, j’attire une clientèle en quête de sens et de pièces uniques. Mon approche allie expertise, éco-responsabilité, sur-mesure et artisanat local, me positionnant ainsi sur un marché de niche en pleine expansion avec un réseau solide et en place depuis de nombreuses années.
Comment avez-vous financé vos débuts, et quels conseils donneriez-vous pour lever des fonds ? Est-ce qu’une banque vous a aidée ?
Pour financer mes débuts, j’ai utilisé mes ressources personnelles. Pour lever des fonds, je conseille de bien structurer son projet et de mettre en avant l’impact de son modèle, surtout en matière de durabilité et de sur-mesure.
Comment intégrez-vous les nouvelles technologies ou innovations dans votre activité ?
Je les intègre dans mon activité pour améliorer la conception, la production et la gestion des projets. J’utilise des logiciels de modélisation 3D et de réalité virtuelle pour permettre à mes clients de visualiser leur projet de manière réaliste avant même sa réalisation, ce qui facilite la prise de décision. L’impression 3D est également un outil précieux pour créer des prototypes personnalisés et explorer de nouvelles formes tout en optimisant les coûts.
Quelle structure de networking a marché pour vous ?
J’ai travaillé avec l’Agence Keep Contact à Luxembourg, qui m’a mise en relation avec de nouveaux réseaux professionnels, complétant ceux que j’avais déjà grâce à mes 25 ans d’expérience sur le marché.
Si vous pouviez revenir en arrière, feriez-vous quelque chose différemment dans votre parcours entrepreneurial ?
Non, je ne ferais rien différemment dans mon parcours entrepreneurial. Le chemin que j’ai parcouru en 25 ans a été utile pour me forger et devenir la personne que je suis aujourd’hui. Chaque étape, chaque défi, et chaque expérience a contribué à enrichir ma vision et ma créativité.
Quel conseil pouvez-vous donner à quelqu’un qui souhaiterait se lancer dans la même activité ?
Je lui dirais de comprendre que l’entrepreneuriat dans le design est un long parcours nécessitant patience et persévérance. Il faut investir du temps pour bâtir son expertise et sa réputation, et surtout croire en ses valeurs pour se positionner de manière unique et authentique, bâtir son propre style.
Un rêve ou une envie particulière pour les mois à venir ?
Continuer à façonner mon intérieur et celui des autres.
Interview initialement publiée dans le Femmes Magazine numéro 264 de mars 2025.