« Inspirer pour pousser à l’action » est la devise de Anne-Marie Basic pour aider ses clients à performer et à évoluer. Aujourd’hui, elle a la chance de travailler avec des entreprises de toutes tailles, dans tous les secteurs d’activité, sur 3 pays : le Luxembourg, la Belgique et la France, tout en continuant à « faire grandir les hommes pour faire grandir l’organisation ». Après avoir commencé sa carrière au sein du groupe Sodexo, elle suit diverses fonctions de managers. En 2008, elle fonde son propre cabinet de Conseil en Management : Élyge. Expert en pilotage stratégique et amélioration de la posture managériales, Élyge se destine aux PME et aux managers.

S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre parcours, ce serait…

Toutes mes rencontres avec d’autres entrepreneurs. Il est toujours intéressant d’échanger avec des hommes et des femmes qui sont mus par leurs passions, leur envie d’escalader des montagnes.

Si vous pouviez revenir en arrière, changeriez-vous quelque chose ?

J’irai encore plus vite.

Être une femme cheffe d’entreprise, est-ce difficile ? 

Pour moi, non, je pense que c’est avant tout un état d’esprit.

Votre statut de femme cheffe d’entreprise vous apporte-t-il des avantages ?

Oui. Il m’apporte une liberté et une indépendance qui font partie de mes valeurs. J’ai toujours eu besoin d’être autonome, de décider, et de faire ce qui me plaît. C’est bien entendu un statut qui a un prix à payer : travailler le weekend ou encore la nuit.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

De valider leur désir d’entreprendre, passer du temps avec d’autres femmes entrepreneurs. Ceci doit leur permettre de ne pas perdre de temps. Je vois trop de femmes qui rêvent d’être indépendante et de créer leur business et qui finissent par revenir à un emploi salarié pour plein de bonnes et de mauvaises raisons. Parfois, le test qu’elle font dans l’entrepreneuriat est douloureux et laisse une blessure qui met du temps à se refermer.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées en créant votre société ?

J’ai rencontré peu de difficultés mais j’ai eu la chance d’avoir mon Mentor personnel : mon mari, Jacky In den Bosch, qui a créé JIGAM et est aujourd’hui patron de JI Strategy. Il s’est lancé dans l’entrepreneuriat 15 ans avant moi et m’a fait gagner du temps : il m’a conseillé, m’a permis d’éviter les écueils du débutant, à être prudente quand il le fallait ou bien à foncer quand c’était opportun. Je lui dois beaucoup, y compris de m’avoir amené des clients, ce qui n’est pas négligeable.

Vous êtes adhérente à la FFCEL, qu’est-ce que ce réseau vous apporte ?

Après avoir été membre des Femmes Chefs d’Entreprises en Belgique, vice-présidente des FCE à Liège et membre en France dans l’Hérault, j’ai finalement choisi d’être seulement membre de la FFCEL au Luxembourg, où je vis. Il y a une autre dimension au Luxembourg, une dynamique, une multiculturalité qui me plaît. Des femmes à découvrir et à connaître, dont notre présidente, Christiane Wickler, qui est une formidable locomotive, le modèle même de la femme entrepreneure telle qu’on aimerait en voir tous les jours !

Quels clients se tournent vers vous en général ? Un profil « type » se dégage-t-il ?

Oui, tout à fait. Ce sont des patrons de PME qui sont dans une dynamique de progrès, qui veulent grandir et engager, et se remettre en question quant à leur posture managériale. Ce sont de grandes entreprises qui veulent faire monter en compétences un manager ou un groupe de managers pour qui « la marche est un peu trop haute à surmonter ». Ils font alors appel à Élyge pour accélérer le processus, pour que les personnes accèdent à leur poste plus vite, qu’ils puissent être performants plus rapidement. Nous apportons à ces managers une puissance de feu et un confort d’action souvent inégalés auparavant.

Vous vous servez notamment du “mentoring” pour aider les entreprises, pouvez-vous nous éclairer sur cette méthode ?

Le mentor n’est pas un coach, même s’il utilise des techniques de coaching. Au-delà du potentiel du manager que nous révélons (comme le fait un coach), nous apportons des solutions pour atteindre plus vite les résultats. Nous intervenons dans le processus de décision. Ceci n’est possible que parce que le mentor a une longue expérience de manager dans différents environnements et qu’il sait de quoi il parle. Il a bâti lui-même une carrière, géré des équipes, créé une entreprise. Il ne peut pas passer son expérience, c’est impossible, mais il peut passer ses connaissances, faire gagner du temps et de l’énergie. Il peut guider, montrer le chemin, pousser, tirer, faire faire des déclics, bousculer, mais aussi protéger les “mentorés” qui lui sont confiés. C’est le mentor à l’anglo-saxonne : un cadre senior qui a fait ses preuves et à qui l’on confie, dans les entreprises américaines, le jeune cadre qui vient d’être engagé et qu’il faut rendre performant très vite. Sauf que dans les entreprises européennes, ce process est rarement mis en place.

Vous faites un bout de chemin avec chaque personne que vous accompagnez mais à un moment il faut « qu’ils puissent continuer seuls », est-ce qu’il y a un moment « idéal » pour ce détachement ?

Je souhaite toujours que nos missions soient courtes (des semaines ou des mois, pas des années !) car le but de nos missions est de rendre les dirigeants autonome le plus vite possible. Par contre, si l’entreprise évolue vite, les thématiques changent également, et de nouveaux défis arrivent. Il est alors fréquent qu’un client nous rappelle après quelques mois pour de nouvelles missions. Une relation de confiance et une mission réussie engendrent aussi des clients fidèles : ce n’est que du pur bonheur !

Pensez-vous que le bien être des employés n’est pas assez souvent valorisé par les entreprises ?

L’entrepreneur qui a la bonne action et la pensée qu’il faut, sait que son personnel est un capital précieux, un « asset » comme on dit en anglais.  Dans l’entreprise, il faut un bel équilibre entre les limites et les permissions, dans un esprit gagnant-gagnant. Cet équilibre est difficile à réaliser.  Aussi, nous, mentors, devons souvent donner conscience aux chefs d’entreprise sur l’atteinte de cet équilibre : d’un côté le patron est “trop gentil”, laisse tout faire, et puis s’énerve quand les résultats ne sont pas atteints, de l’autre il peut être trop répressif, ne “donne” rien. Nous leur apprenons à remettre en perspective, à évaluer ce qui est juste, et à mieux communiquer à ce propos. Cela dit, le bien être des employés reste un incontournable dans le futur pour les générations Y et Z qui intègrent et intégreront les entreprises. Le management a changé et les jeunes managers doivent aussi trouver du plaisir sur leur lieu de travail. Notre rôle de mentor est de le faire comprendre aux dirigeants des entreprises.

Avez-vous toujours rêvé de travailler en indépendante ?

Oui mais on m’en a dissuadé lorsque j’étais petite.

Avez-vous un rêve ?

Oui, continuer à INSPIRER!