Alexandra Koszelyk est une écrivaine française qui a, avec son roman A crier dans les ruines, su s’emparer de la grande Histoire pour faire, avec justesse et délicatesse, le récit d’une quête intime. Son roman a été finaliste du prix Stanislas. 

« Et mon bonheur ? » 

Lena, vit une enfance paisible dans les années 70 en Ukraine. Elle grandit avec Ivan son meilleur amis. Ensemble ils connaissent les premiers émois, dès le plus jeunes âges, ils sont inséparables, liés d’un amour inconditionnel. 

Et pourtant, le 26 avril 1986 la centrale de Tchernobyl explose. Le père de Lena, ingénieur dans la centrale, comprend le désastre qui guette leur petit village situé à une dizaine de kilomètres de le centrale. Sans attendre, la famille de la jeune fille fuit vers le France. Sans comprendre ce qu’il se passe, Lena perd tout, dont sa moitié. 

Apres vingt ans de vie parisienne, Lena quitte sa vie d’exilée. Elle retourne sur sa terre, elle veut retrouver celui qui hante ses nuits qu’elle croient pourtant mort.  En revenant dans son petit village qui n’est plus que ruines, Lena est habitée d’une émotion qu’elle avait mise de coté depuis ce mois d’avril 1986, celle de la joie et du sens à sa vie.

« En France, je suis l’étrangère et en Ukraine je suis l’exilée »

Le lecteur suit la quête d’une jeune fille, le quête de son identité. Lena ne sait plus qui elle est, elle est perdue entre deux cultures. Lena n’est pas heureuse depuis que ses parents lui ont demandé de renier sa terre d’origine, celle où elle était si heureuse. 

C’est avec ce regard perdu, que le lecteur suit les événements historiques. Lena voit le chute du mur de berlin comme la clef qui lui permettrait de retrouver tout ce qu’elle avait perdue. Cette chute est une désillusion. Elle ne rentrera pas en Ukraine en 1989, le bloc de l’ouest est trop fragile. Elle espère une nouvelle fois lorsque l’Ukraine prend son indépendance, mais l’influence soviétique sur ce pays en ruine, est encore trop importante. Les parents de Lena occidentalisés ne veulent plus rentrer, ils veulent rester à l’ouest alors que le désir le plus intime de Lena est de retrouver l’est, celui qui vit encore à l’est ; Ivan. La grand-mère de Lena lui raconte la famine qu’a touché l’Ukraine en 1933, une punition de Staline. 

Lena, au fil des années, nous permet de découvrir l’histoire d’Ukraine en ruine à la fin du XXème siècle. Un roman puissant au cœur de la guerre froide et de la tragédie de Tchernobyl qui dépeint la vie meurtrie, sacrifiée de deux adolescents.


A crier dans les ruines, Alexandra Koszelyk. Editions points