La saison qui s’achève est un record. Et nul doute que Tom Leick ne surfe sur la vague. C’est du moins ce que laisse présager la nouvelle programmation qui a été dévoilée mardi. Entre pointures internationales et talents du cru, c’est une saison riche et intense qui attend les spectateurs qui risquent de se presser nombreux pour applaudir spectacles et artistes.

A saison tonitruante, présentation grandiose. A la manière d’un film, qui recense tous les noms de ceux qui feront l’affiche et qui oeuvreront backstage, Tom Leick a dévoilé les «chantiers artistiques» – pour reprendre l’expression utilisée par la bourgmestre Lydie Polfer – de la saison 16/17.

Avec un nombre d’entrées record de 60 000 spectateurs la saison dernière, la barre était placée haut. Mais le défi a été relevé avec brio, d’autant plus qu’à celui-ci s’ajoute la mission délicate de combiner productions locales et internationales. Sur près de 70 spectacles, 13 seront donc des productions ou coproductions de la maison. A nos confrères du Quotidien, Tom Leick a en effet confié son souci de soutenir au plus près les artistes luxembourgeois: «le plus important reste le développement de ces coproductions ‘maison’ qu’il s’agit d’appuyer. Et comme il y a trop peu de représentations ici, au Luxembourg, l’avenir est dans le partenariat à l’international. Si dans dix ans, on retient que j’ai fait quelque chose pour les artistes de la place, j’en serai très heureux.» Ainsi, parmi d’autres, Hervé Sogne campera Gainsbourg et son double malin dans Gainsbourg, Gainsbarre, faut voir, tandis qu’Anne Simon sera derrière la mise en scène de Love and understanding, et Carole Lorang de Miroirs Troubles.

Jude Law au Grand Théâtre!

Bien sûr, l’information qui a retenu toute notre attention demeure la venue de Jude Law – éternelles midinettes que nous sommes – qui jouera sous la direction d’Ivan van Hove – auquel on doit récemment l’excellent Antigone avec Juliette Binoche – une pièce d’après l’œuvre de Visconti: Obsession. Charles Berling foulera lui aussi les planches luxembourgeoises pour The Crudible, mis en scène par Douglas Rintoul, tandis qu’Isabelle Huppert se prêtera à l’exercice de la lecture avec un texte du Marquis de Sade aussi sulfureux que délicat, Juliette et Justine, le Vice et la vertu.

La danse, centre névralgique de la programmation

Frank Feitler attachait une importance capitale à la danse, dont il appréciait la facilité d’accès pour le public. Tom Leick poursuit dans cette veine et cette saison voit encore de grands et beaux noms à l’affiche: Akhram Khan, bien évidemment, mais aussi Anne Teresa De Keersmaeker, Kaori Ito ou encore Pina Bausch. A souligner de nouveaux venus aux côtés de ces figures récurrentes, à l’instar de Nicolas Zemmour, avec La Brisure des vases, ou la compagnie Marie Chouinard. On salue également la venue du hip-hop au Grand Théâtre avec la Breakin’Convention.

L’opéra n’est pas en reste avec des choix qui oscillent entre grands classiques – Verdi, Vivaldi, Stravinsky ou encore La Bohême de Puccini – et contemporains: L’Autre Hiver de Dominique Pauwels ou encore The Last Hotel de Donnacha Dennehy.

A l’issue de cette présentation, c’est une impression forte et dense qui nous anime, et la promesse de grands moments que vont nous réserver les Théâtres de la Ville.

 

Crédit photo: Jean-Louis Fernandes