Une rentrée littéraire sans Amélie Nothomb? Impossible.

Et l’écrivain belge revient en grande forme et avec tout son panache. Je dois avouer que ses derniers romans m’avaient déçue, ou, tout du moins, moins plu.

Mais là, j’ai retrouvé la plume vive et racée, l’exaltation de l’Amélie Nothomb de Métaphysique des Tubes ou Biographie de la Faim que j’avais tant aimés.

Après Barbe Bleue, c’est à un autre conte de fées qu’Amélie Nothomb s’attaque. Riquet à la Houppe. Un conte pour adulte auquel elle injecte sa patte, ses ritournelles qui ont fait son succès: l’amour du verbe – gardez un dictionnaire à portée de main –, un poil de cruauté, des personnages improbables aux prénoms tout aussi improbables, son humour grinçant et une noirceur toutefois teintée de lumière. Une fois n’est pas coutume, c’est un happy end que l’auteur revendique et qui vient achever son récit, n’oublions tout de même pas que nous sommes dans un conte de fées.

Si l’écrivain ne nous avait pas habituées à une telle issue, cela fonctionne pourtant, sans rien ôter à la verve grinçante qui la caractérise.

Ainsi le récit nous plonge dans les deux vies entremêlées de Déodat – dont la laideur n’a d’égal que son intelligence – et Tremière, beauté solaire à l’esprit simple et naïf. Le livre débute avec leur naissance, et le lecteur suit leur parcours: cours de récré, premiers émois et premières déceptions… Chacun à leur manière, et pour des raisons totalement différentes, ils subissent les mesquineries et les coups bas de l’humain, qui n’aime avoir à faire à trop intelligent ou trop beau. De leur introversion vient leur force qui leur permet de traverser les âges et de tracer leur route. Jusqu’à ce que leurs chemins se croisent…

 

Amélie Nothomb, Riquet à la houppe, aux éditions Albin Michel