Il y a des rendez-vous qui ne se manquent pas. Celui donné par Nili Hadida et Benjamin Cotto en fait partie. Chaque année, depuis trois ans déjà, Lilly Wood and the Prick s’arrêtent début février à la Rockhal.

Hier soir, ils venaient présenter Shadows, leur nouvel opus, enregistré à Bamako, et d’autres titres des précédents albums qu’ils ont aimé. Plusieurs succès aussi. Nili l’annonce, ils ont l’intention de se faire plaisir et de ravir le public. Pari tenu.

La soirée a été belle et intense. Shadows est un album bien plus personnel, un virage apaisant après, notamment, le fulgurant succès du remix de Prayer in C. Point de remix ici, mais un retour au sources, ponctué de textes nés de leurs tripes et de leur histoire, mêlé à leur son électro-soul, empreint de rythmes africains. Forcément. Nili explique la genèse de plusieurs titres, à l’instar de celui qui clôture le concert, I know I’ll never be Young again, pour lequel Nili explique qu’elle y évoque sa peur de la mort et l’urgence de la vie. Ils rejouent Prayer in C, aussi, mais dans une version qui leur colle à la peau, feutrée, intimiste et touchante.

Feutré, intimiste et touchant, mais aussi chaleureux et enjoué. Autant d’adjectifs qui évoquent avec justesse l’atmosphère qui régnait à la Rockhal hier soir. Ce concert s’est écrit comme une belle histoire d’amitié, entre le jeune duo et son public qui a dansé – chose assez rare à Luxembourg pour le souligner – et qui s’est même laissé aller à pousser la chansonnette exhorté par la pêchue leader. Un bien joli moment, avec un duo espiègle et joyeux, qui nous a, le temps d’un concert, fait vivre leur inspirant voyage, quelque part entre les terres africaines et Paris.