Originaire du Bénin, Marthe Kayossi s’est fait une jolie place au soleil, en plein cœur de la capitale. Un destin qu’elle a écrit de ses mains et dont elle est fière. Au cocon doré des fonds d’investissement, elle a préféré l’aventure de l’entrepreunariat. Marthe a choisi de faire de sa passion de la lingerie son métier.

Le 24 octobre dernier, House of Hearts Haute lingerie ouvrait ses portes et nous l’avons rencontrée.

S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre parcours, ce serait…

La motivation !

Ouvrir votre boutique, était-ce une évidence ?

À vrai dire, non (rires) ! C’est une toute nouvelle expérience pour moi. Avant de fonder House of Hearts, je travaillais dans les fonds d’investissement au Luxembourg, dans la gestion administrative plus particulièrement. J’étais dans la même société depuis huit ans ; il était temps pour moi de partir. La séparation s’est décidée d’un commun accord. Une fois au chômage, la question s’est posée : que voulais-je faire de ma vie ? Au début, je n’en avais aucune idée, excepté le fait que je désirais me lancer dans un secteur que j’aimais vraiment. Je suis passionnée par la mode, et notamment par la lingerie, depuis toujours. L’idée a germé peu à peu jusqu’à ce que je décide de me lancer.

Avez-vous fait des choix de carrière que vous avez regrettés ?

Aucun. Même dans des moments plus difficiles, j’y ai toujours vu des expériences à vivre et des bénéfices à en tirer.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées en créant votre société ?

Contrairement à ce que l’on peut penser, créer sa société est loin d’être facile. Cela s’est fait en plusieurs étapes. J’ai commencé à y travailler au mois d’août 2016, ma boutique a ouvert en octobre 2017. Il a fallu monter le projet, élaborer un business plan, trouver un local, ce qui n’est pas non plus évident, les loyers étant très élevés en ville, pour pouvoir enfin créer la société.

De quels appuis avez-vous bénéficié ?

Étant au chômage lorsque j’ai décidé de fonder House of Hearts, j’ai pu profiter du programme créé par l’ADEM et la Chambre de Commerce : Fit4Entrepreneurship. On y accède sur dossier. Il comprend notamment différentes formations, comme la découverte de soi ou l’élaboration d’un business plan, et l’on est coaché dans chaque étape par un chef d’entreprise, jusqu’à décrocher la validation finale. C’est un programme très complet.

Est-ce important de rallier un mouvement fédérateur ?

Oui, car créer son entreprise est un processus long et complexe. J’ai eu des moments de doutes. Ce programme m’a permis de bénéficier de soutien et de me rassurer. Cela m’a aussi permis de découvrir qui j’étais et ce à quoi j’aspirais véritablement. Le programme comprend également plusieurs ateliers, qui permettent d’y voir clair. C’est vraiment très enrichissant.

Être une femme dans l’entrepreneuriat : faiblesse ou force ?

Une force, bien sûr (sourire) ! Si être chef d’entreprise est plus une fonction davantage occupée par des hommes, de plus en plus de femmes osent enfin se lancer et assumer leurs envies. Cela demande d’avoir les reins solides, et de se faire sa place. Mais les femmes ont de sérieux atouts pour endosser cette fonction.

Quelle est votre plus belle réussite ?

Avoir osé me lancer et quitter ma petite zone de confort, mon confortable statut de salariée pour partir à l’aventure, aller vers l’inconnu. D’autant plus que j’ai choisi le commerce qui, on le sait, est loin d’être un secteur facile. Quelle fierté de me rendre dans ma boutique, en plein centre de Luxembourg, chaque matin pour accueillir et conseiller mes clientes.

Un chef d’entreprise est-il forcément bon manager ?

Non, malheureusement, mais il se doit de l’être pour assurer la pérennité de sa société !

De quelles compétences un bon manager doit-il faire preuve ?

La première qualité est sans doute le sens de l’organisation. Il doit aussi savoir travailler en équipe, être fédérateur en plus de leader. Et avoir des règles, à s’appliquer à soi-même et à son équipe. Il faut toujours donner l’exemple.

Quels sont vos rituels ?

Ma famille est importante pour moi. Les retrouver après chaque journée, profiter de mes filles. House of Hearts est d’ailleurs un projet familial.

Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui souhaitent de lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat ?

Bien réfléchir et oser. Il est important de réaliser ses rêves !