Il y a 25 ans, Hélène Grober opérait un changement de carrière radical. Alors qu’elle s’occupait des relations publiques dans une banque de la place financière, elle s’est découvert une passion pour l’immobilier et la construction. Depuis, Hélène Grober a embarqué toute sa famille dans l’aventure et fait profiter l’ensemble du marché luxembourgeois de son expertise en vente et location de biens.

 S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre parcours, ce serait…

Une seule chose ? Le bonheur de travailler dans ce métier, évidemment. Je suis ravie du travail que j’exerce tous les jours.

Si vous pouviez revenir en arrière, changeriez-vous quelque chose ?

Je commencerais plus tôt !

Être une femme cheffe d’entreprise, est-ce difficile ? 

Pas du tout ! Je pense qu’il faut savoir bien gérer et démontrer qu’en étant une femme, nous avons des capacités égales aux hommes.

Avez-vous été confrontée à des hommes qui essayaient de vous mettre des bâtons dans les roues ?

Tout à fait, surtout au début. J’étais beaucoup plus jeune, il y avait beaucoup de personnes qui me disaient : « Mais tu es une femme, comment peux-tu connaître quelque chose dans le domaine de la construction ! » C’est à ce moment précis qu’il faut démontrer que nous sommes capables et que nous parvenons à le faire.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Ne pas compter les heures. La vie familiale devient compliquée, il y a des moments où on ne compte plus ses heures et la disponibilité se fait rare ! J’ai la chance de travailler avec ma famille, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Il y a le problème des congés notamment. On ne peut pas toujours s’organiser comme on le souhaite : tous les atouts que les employés ont par rapport à un patron, il faut s’habituer à les laisser derrière. Quand je suis malade, je ne peux pas toujours me libérer ! Les employés peuvent aller chez le médecin, mais lorsqu’on devient entrepreneur, il faut avoir envie de faire beaucoup d’heures (rires) !

Quelles difficultés avez-vous rencontrées en créant votre société ?

Je vais peut-être vous surprendre, mais aucune ! Tout est une question d’organisation.

Le contact humain est-il important pour exercer ce métier ?

Tout à fait, c’est d’ailleurs ce que je répète souvent : il faut aimer les gens. Il faut avoir une certaine diplomatie, être psychologue un peu parfois. Il faut découvrir le personnage qui se présente devant vous et c’est à ce moment qu’on arrive à « attraper » le client. Il ne faut pas les juger, mais surtout essayer de les comprendre.

Il faut donc s’adapter au client ?

Bien sûr, il faut savoir s’adapter au petit client comme au gros client. Il ne faut surtout pas « cracher sur la soupe » lorsqu’on travaille avec des petits clients parce qu’ils ont autant d’importance qu’un autre et ils sont souvent moins compliqués (rires).

Avez-vous un rêve ?

Pouvoir continuer encore 20 ans (rires). Je ne pense pas que ce rêve soit réalisable, mais en tout cas mes enfants prendront le relais.

Un petit mot à ajouter ?

Que les femmes montrent de quoi elles sont capables et qu’elles n’aient pas peur !