Depuis 2003, Betty Fontaine a intégré la maison familiale pour épauler son père à la tête de la Brasserie Simon. En 2008, elle est distinguée par le «Dexia Woman Business Manager of the year Award». Bien résolue à incarner le futur de la saga familiale, elle s’est lancée dans les bières spéciales et a plus d’une idée dans son sac. Rencontre avec une jeune femme inspirante.

Quel a été votre parcours avant de rejoindre la Brasserie?

J’ai rejoint l’entreprise familiale directement après mes études d’ingénieur, pressée d’épauler mon papa.

Etait-il impensable pour vous d’envisager une carrière autre qu’au sein de la maison familiale?

Au contraire, je n’ai envisagé que très tard de m’engager dans la brasserie, et un peu «par hasard». J’aurais aussi pu faire totalement autre chose. Mais aujourd’hui, je n’ai aucune idée de ce que je voudrais faire d’autre

L’univers de la bière est plutôt connoté masculin. Comment y avez-vous trouvé votre place?

En parlant comme un charretier et en buvant comme un marin (rires)! Non, en ne faisant pas simplement une histoire du fait que je sois une femme. S’il y a un problème, c’est le problème des autres, pas le mien.

Quelle est votre plus belle réussite?

D’être toujours là après 14 ans de croisière. Pourvu que ça dure.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans votre parcours? Être une femme a-t-il été un frein?

De débarquer et de manquer d’expérience. Mais c’est une maladie qui se guérit avec le temps, et tout le monde doit passer par là. Je n’ai pas ressenti de vrai frein. De l’incrédulité oui, et de «l’observation». Mais pas vraiment de blocage actif ou quelque chose dans le genre.

Où puisez-vous votre force?

De mon entourage, de mon expérience, de mon équipe, de nos succès…mais il y a aussi des jours sans, il ne faut pas l’oublier. Et je les accepte parce que c’est normal, ça fait partie du jeu.

Avez-vous des rituels?

Oh, ma vie est un rituel en soi. Je suis une maniaque absolue pour une optimisation de l’organisation parfaite (rentabiliser mon temps au maximum). Mais j’ai aussi des rituels de décompression, comme me donner le temps de flotter un peu après une bonne expérience, un succès…pour rattaquer après.

Y a-t-il une personne qui vous inspire, avez-vous un modèle?

Oui et non. Il y a pleins de gens qui m’inspirent, mais personne de vraiment concret ou d’unique. J’essaye de puiser dans les rencontres que je fais et d’emporter un morceau avec moi.

Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’aventure de l’entrepreunariat?

De rester fidèles à elles-mêmes. Pas besoin de porter un masque. Une armure oui, mais pas de masque. De toutes façons, chassez le naturel et il revient au galop. L’authenticité est encore l’une des armes les plus performantes.