Andrea Rodriguez est la très heureuse propriétaire du food truck Las Maracas. Lorsqu’elle s’installe au Grand-Duché, elle se lance dans le projet de faire découvrir les saveurs de la gastronomie mexicaine aux Luxembourgeois, mais également de les convier à un voyage culturel.

Rencontre avec une passionée.

S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre parcours, ce serait…

Tout au long de notre aventure, la chose la plus importante a été notre passion. Passion pour les choses que nous faisons et passion pour amener un petit aperçu du Mexique et de sa culture au Luxembourg. Et notre plus belle récompense est la satisfaction de nos clients.

Avez-vous des regrets ?

Non. Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas. Des moments de joie et de doute. Mais le sentiment d’accomplissement que nous éprouvons aujourd’hui compense tout !

Quelles difficultés avez-vous traversées dans votre carrière professionnelle et comment les avez-vous surmontées ?

A notre arrivée au Luxembourg, nous n’avions pas forcément le profil adéquat au marché luxembourgeois. Notre principale difficulté a été de nous adapter et de trouver notre propre voie. Mais dès que nous l’avons trouvée, nous nous sommes investis avec passion et voilà le résultat ! Une fois que nous l’avons trouvé, nous avons poursuivi avec passion.

Le secteur de la restauration est un secteur réputé masculin. Être une femme est-il dès lors un atout ou un frein, selon vous ?

C’est à la fois un avantage et un désavantage. Un avantage, car les femmes apportent une touche féminine et une attention aux détails et à l’esthétique. Mais cela peut être un désavantage en raison des heures investies, et notamment si l’on a une famille. Les femmes mettent souvent aussi la passion et la qualité de la production avant le profit pur.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans l’idée de créer un food-truck plutôt qu’un restaurant ?

La flexibilité que ce soit pour le lieu ou les horaires de la liberté d’innover.

Les contraintes sont-elles plus nombreuses ?

En raison du fait qu’il s’agit d’un secteur relativement nouveau au Luxembourg, je crois qu’il est plus flexible, dynamique et évolutif. Une grande contrainte ici au Luxembourg, cependant, reste la météo ! On aura toujours plus de succès quand le temps est clément !

Les food trucks sont une grosse tendance et la concurrence est rude. Comment parvenez-vous à vous démarquer ?

Il y a autant de camions que de types de cuisine. Et notre valeur ajoutée réside dans la volonté de faire découvrir la cuisine mexicaine. Si elle est très populaire, elle n’est pas si simple à réaliser. Notre objectif est d’apporter, en plus de plats d’une excellente qualité, une expérience culturelle.

Est-ce plus difficile de diriger une entreprise lorsque l’on est une femme, selon vous?

Non, excepté les différents défis de la vie privée, je pense que les défis liés aux entreprises sont globalement les mêmes. La clé du succès reste d’être entourée d’une bonne équipe.

Tout le monde peut-il être chef d’entreprise ?

Il est impératif d’avoir un talent pour le management, la gestion des affaires et le commerce. Vous devez également faire preuve d’un engagement total et d’une approche pratique et de résolution de problèmes. La gestion d’une petite entreprise implique de relever ses manches et de ne pas rester assise dans son bureau.

De quelles qualités un chef d’entreprise doit-il faire preuve ?

Je pense qu’il y a une grande différence entre être dirigeant d’une grande ou d’une petite entreprise. Dans une petite entreprise comme la nôtre, vous êtes à la fois propriétaire, travailleur, gestionnaire, comptable et motivateur.

Le management est différent selon que l’on est un homme ou une femme ?

En tant que femme, vous ne pouvez pas vous concentrer exclusivement sur la gestion. Vous devez être un multitâche. Vous devez être là pour un collègue qui rencontre des soucis, résoudre un problème commercial et en même temps faire garder vos enfants. Je pense que les problèmes rencontrés par les femmes dans la gestion sont similaires à ceux auxquels elles peuvent être confrontées dans leur vie professionnelle en général.

Comment réussissez-vous à jongler entre vie perso et vie pro ?

J’ai la chance d’avoir un travail qui m’offre une grande flexibilité. Néanmoins, il est parfois difficile de choisir entre le travail ou un engagement familial. Je pense cependant que nous avons trouvé un bon compromis.

Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui souhaitent accéder à des postes à responsabilités ?

De poursuivre ses objectifs constamment. Être conscient, cependant, que de nombreux sacrifices et de nombreux compromis seront nécessaires, et qu’il faudra conserver l’enthousiasme des débuts. Grâce à un travail acharné et à la concentration, on peut réaliser de grandes choses !