Visionnaire, Amal Choury est sans doute l’une des rares femmes à s’être fait une place dans le secteur ICT au Luxembourg. Après avoir fondé e-Kenz, en 2008, elle poursuit son ascension vers les sommets en créant Eurocloud, aujourd’hui renommé Cloud Community Europe – Luxembourg.

Nous l’avons rencontrée pour parler de sa soif d’entreprendre et de savoir.

S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre parcours, ce serait…

De toujours faire les choses avec passion. Peu importe que votre objectif soit professionnel ou privé, l’essentiel est d’y mettre tout votre cœur et toute votre âme. Et de persévérer, également. Toute entreprise connaît ses hauts et ses bas, l’important est de rester positif, de trouver des solutions et de prendre du plaisir !

Avez-vous fait des choix de carrière que vous avez regrettés ?

Non, aucun (rires) ! Avec le recul, je me rends compte que certaines décisions auraient pu être différentes, mais qu’importe. Cela m’a permis d’apprendre, d’évoluer. C’est aussi parce que j’ai su tirer les leçons qui s’imposaient à moi. En règle générale, je ne regrette rien. Dans la vie, tout est bon à prendre !

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer EuroCloud ?

En 2008, lorsque je me suis lancée avec e-Kenz, ma volonté était de proposer une solution de gestion d’entreprise SAP clé en main, pour lequel le support métier était compris, et de proposer aux clients de ne payer que pour ce qu’ils utilisent. Nous étions pionniers pour le secteur. A présent, la valeur ajoutée du cloud est reconnue par tous, ainsi l’enjeu actuel est la sécurité. Une réglementation est en train de se mettre en place à l’échelle européenne. Au Luxembourg également, nous sommes parfaitement capables de prendre ce virage.

Le secteur ICT est réputé pour être très masculin. En avez-vous souffert ?

Non au contraire, j’ai vraiment été portée par mes confrères du secteur ICT. Ils ont accueilli mon projet avec beaucoup d’enthousiasme. J’ai fondé e-Kenz en 2008, et j’ai reçu un premier prix en 2009 (le ICT Woman of the Year décerné par IT One, ndlr.) et, en 2010, le Woman Business Manager of the Year Award (décerné par Dexia BIL, ndlr.) : ces distinctions sont le symbole de la reconnaissance de mes pairs.

Avez-vous ouvert la voie ?

Pas pour le secteur de l’entrepreneuriat, d’autres femmes l’avaient fait avant moi, je ne suis pas pionnière. Peut-être pour le secteur ICT.

Le plafond de verre est-il toujours une réalité, selon vous ?

Personnellement, je n’ai jamais ressenti de frein. Je pense avant tout qu’il est fondamental de parler des possibilités offertes plutôt que des choses qui nous empêchent de progresser et d’aller de l’avant. Aujourd’hui, il y a de plus en plus d’associations qui font la promotion des femmes dans le leadership ou l’entrepreneuriat, et c’est formidable, car cela leur offre une grande visibilité, en même temps que le développement d’un véritable et solide réseau. Cela génère enfin un climat propice à la parité.

De quelles compétences un bon manager doit-il faire preuve ?

Qu’est-ce qu’un bon manager, en fait ? Sa définition n’arrête pas d’évoluer. Après la Seconde Guerre mondiale, un bon manager était celui qui faisait construire des habitations près de la société. Dorénavant, c’est celui qui dirige une activité rentable, avec force et passion, qui travaille en harmonie avec ses collaborateurs et qui leur donne des ailes pour aller toujours plus loin.

Quelles sont vos forces ?

La passion et la persévérance !

Comment parvenez-vous à jongler entre vie personnelle et vie professionnelle ?

Je ne me suis jamais posé la question. J’ai toujours pris et fait les choses comme elles se présentent à moi. Il suffit de s’organiser pour veiller à maintenir un équilibre. C’est très important de conserver du temps pour sa vie privée, pour passer du temps avec sa famille, ses amis.

Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Croire en son projet, y mettre de la passion, de l’énergie. Il faut aussi bien s’entourer de gens inspirants et de ceux qui donnent des conseils avisés. Mais surtout, il faut entreprendre pour ne jamais regretter. C’est bien de prendre un peu de risques, de sortir de sa zone de confort pour se lancer (sourire) !